Publié dans Mon Journal...presque intime

Le jour où j’ai dit ‘STOP’…

Il y a 2 ans, après plusieurs mois de préparation pour nous échapper, j’ai enfin dit ‘STOP’ ! A tout moment j’aurais pu revenir sur ma décision par manque de courage. En effet, je savais que j’allais devoir commencer un autre combat contre lui mais cela n’était plus possible moralement, physiquement pour mes enfants et pour moi…J’ai dit ‘Stop’ avant qu’il arrive quelque chose de plus grave.

Photo de Josie Stephens sur Pexels.com

J’ai dit stop :

  • Aux coups donnés sur la tête de mon grand,
  • Au dénigrement que mon grand a subi (‘tu es nul, c*n, un bon à rien…)
  • Au dénigrement que j’ai subi, (‘Tu es invivable’, ‘C*nasse’,…),
  • A l’imposition de la manière de m’habiller pour pas que les autres hommes me regardent (‘Tu ne vas pas faire les courses habillé comme ça, les mecs vont te mater’…)
  • Aux insultes quand il s’emportait, quand cela n’allait pas dans son sens et quand on essayait de lui faire prendre raison,
  • A la violence, certes au début contre des objets (il a cassé ma tablette, a défoncé une fenêtre et une porte devant les enfants)… mais cette violence était de plus en plus forte au fur et à mesure que je ne cedais plus à son chantage ou ses menaces,
  • Au chantage et à la culbabilité ‘si tu me quittes, je me suicide…’, ‘c’est toi qui me rend comme ça’, ‘tu comprends pourquoi je ne te demande pas en mariage, parce que tu es invivable’, ‘si tu me quittes, je dirais à tout le monde quelle immonde personne tu es’…
  • A son manque de respect. Je passais la serpillère, il passait derrière salir avec ses chaussures malgré ma remarque, en me faisant passer pour chiante et maniaque. Ou il fumait à côté de nous, notamment dans la voiture malgré mes remarques comme quoi ça ne se fait pas surtout pour les enfants et en rapport à mon asthme.
  • A sa passivité, il ne faisait que fumer et dormir, ne s’occupait pas du tout des enfants et du quotidien à la maison. Par exemple, il était trop ‘fatigué’ pour donner le bain à ses enfants alors qu’ils rentraient maquillés d’une fête – ‘je le ferai demain’ (donc on couche les enfants avec leur maquillage, quoi !). Pour le ménage, quand je lui demandais juste une chose il me rétorquait : ‘le week-end ce n’est pas fait pour faire le ménage‘…et la semaine ? ‘moi, je bosse‘ (parce que moi non, en faite !),
  • A ses oublis : les dates d’anniversaire et bien entendu d’acheter un cadeau, la fête des mères, Noël,…etc mais aussi d’aller chercher les enfants à l’école ou chez la nounou, leur spectacle de Noël…etc,
  • Aux problèmes d’argent car il préférait dépenser tout son salaire dans ses diverses addictions (produits illicites, jeux…etc) plutôt que de nourrir ses enfants,
  • A ses mensonges, ses promesses. Me promettre qu’il allait se faire soigner. Mais il finissait toujours par dire que le problème était moi, ses parents ou son travail…,
  • A….et j’en passe !

Certains doivent se demander comment cela se fait que je me sois mis en couple avec cette personne ? Et avoir eu des enfants avec ?

Je ne vais pas mentir, tout est parti d’un coup de foudre, nous étions jeune. Je n’avais pas beaucoup d’expérience en tant que couple. Je me doutais de certaines de ses ‘difficultés’ mais j’ai un tempérament à vouloir sauver tout le monde et je suis entêtée. Je voulais le sauver de sa situation, de ses parents…il se disait être ainsi à cause de ses parents, à cause de son travail, à cause de…et je le croyais.

Quelques mois plus tard, il a montré des premiers signes de violence morale, j’ai voulu le quitter mais il m’a fait culpabiliser par un ‘si tu me quittes je vais me suicider’.

Notre premier enfant est né durant une période où cela se passait bien, et où il avait promis de se faire soigner. Il avait d’ailleurs commencé un suivi psychiatrique mais non poursuivi… Il a fait deux séances pour finir par s’emporter contre moi en me disant, qu’il n’avait pas le temps, et qu’il n’y voyait pas d’intérêt car pour lui finalement il allait bien, ce sont les autres qui ne vont pas bien.

Pour notre second enfant, c’était différent. J’ai appris que j’étais enceinte de lui au moment où je commençais vraiment à prendre conscience que le problème n’irait pas en s’arrangeant…Sa violence morale se faisait de plus en plus régulière et crescendo.

Ce réveil tant douloureux …

Bien entendu, au fond de moi, je savais que la situation n’était pas ‘normale’. Il n’avait pas à nous traiter ainsi. Mais il m’a fait croire que le problème venait de moi. J’ai vraiment fini par croire que j’étais invivable, exigeante…

Avec le temps, j’ai même réussi à me convaincre que dans tous les couples c’était comme cela.

J’avais peur aussi. Du jugement des autres, que vont-ils en penser ? Et si c’est vraiment moi le problème ? Ils vont penser que je suis faible ou que j’exagère les faits. Et sans parler de cette honte que tu traînes avec toi…Honte de ne rien avoir vu venir, honte de t’être faite avoir. Et cette culpabilité !!! Encore aujourd’hui, je vis avec cette culpabilité au fond de moi. Je culpabilise pour mes enfants d’avoir ‘un père‘ pareil qui les a fait souffrir et va les faire souffrir moralement. Mais le pire est de se demander si la personne en face de toi va te croire vu les faits ! J’ai tout caché à mes parents, mon entourage…j’ai parlé de ce que je vivais après avoir pris la décision de partir. Certains pensent que j’exagère mais non. Comme on dit, il faut le vivre pour le croire !

Je vivais avec une boule au ventre et une tristesse permanente sans forcément en être consciente. Certains me faisaient remarqués que j’avais perdu ma joie de vivre, mon optimisme, mon regard pétillant et que je ne prenais plus soin de moi…mais à ce moment là, je n’étais pas encore consciente que la base de cet ensemble venait de lui.

Finalement en été 2016, suite à une crise, ma mère m’a tendu ‘the‘ perche. Elle m’a demandé si j’étais heureuse…je n’ai pas répondu. Et elle a eu la phrase que finalement j’avais besoin d’entendre : ‘Si tu le quittes, ne t’inquiète pas, ton père et moi, on sera là pour t’aider avec les enfants’. Cela a été l’élément déclencheur. Cette situation ne pouvait plus durer

Vu le profil de ‘monsieur’, et la violence dont il pouvait faire preuve, il a fallu préparer notre départ. Cela a mis 6 mois environ…

Pendant 1 an environ, le plus douloureux a été de se rappeler de mauvais souvenirs et de se dire que si j’avais su, j’aurais réagi autrement, que je ne me serais pas laisser avoir encore et encore. Je m’en suis voulu…surtout par rapport à mes fils.

J’ai aussi eu le soutien d’une seconde personne qui a vécu des choses similaires et qui m’a conforté dans ma décision de ‘fuire’. Elle m’a tout simplement dit que je faisais bien de partir car malheureusement cela ne s’arrangera pas avec le temps comme j’ai longtemps eu espoir mais bien au contraire, ça va aller de pire en pire et qu’un jour ce n’est pas la porte qu’il va défoncer mais ma tête ou la tête de l’un de mes enfants.

Pourquoi ce témoignage ?

Déjà pour toutes celles qui peuvent se reconnaîtrent dans mes écrits : ‘Fuyez !!!’

Vous pensez que cela va s’arranger avec le temps ? Non, c’est VOUS que vous détruisez !

Mais aussi pour les personnes qui pensent que l’une de ses connaissances vit justement cette situation. Il faut savoir que la personne est psychologiquement détruite et a perdu son sens d’analyse. Pour lui faire prendre conscience que la situation qu’elle vit n’est pas normale, il ne faut pas être dans le jugement, ni dans l’autorité ou la confrontation. Posez lui subtilement des questions qui la ferons cheminer dans un premier temps. Et bien entendu, lui dire que quoiqu’il arrive, vous serez là pour l’aider.

Le 20 février 2017 et après…

Comme je l’ai dit en introduction, ce n’était que le début d’un nouveau combat. Mais l’essentiel est que nous ne vivons plus avec lui.

Il a bien entendu essayé de me faire revenir en me disant qu’il regrettait, qu’il m’aimait vraiment, qu’il avait pris conscience qu’il était malade et qu’il se ferait cette fois-ci vraiment soigner … etc Mais je ne le croyais plus, c’était terminé et je venais de faire le plus dur.

J’ai ressenti une grande délivrance ! Comme si, je renaissais de mes cendres. J’ai de nouveau pu m’habiller comme je le souhaitais, me maquiller…etc et mon entourage me disait que je retrouvais ma joie de vivre et mon pétillant .

Ce nouveau combat est de garder mes enfants en sécurité face à leur ‘père’. La justice a jusqu’ici bien fait son travail…Malgré les horribles accusations qu’il a fait sur moi.

Mon fils aîné et moi-même avons développé des troubles légers du comportement : Des troubles de l’anxiété et des crises émotionnelles que nous essayons de combattre encore aujourd’hui. Mais ça aurait pu être pire ! Nous retrouvons petit à petit confiance en nous mais surtout envers les autres.

8 commentaires sur « Le jour où j’ai dit ‘STOP’… »

  1. Coucou!
    Comme je te comprends…. Je suis parti en fin 2006… Et je ne changerai ce choix pour rien au monde, pour moi comme pour ma fille!
    Incompréhensible pour les gens qui n’ont pas idée de ce qui se passe vraiment lorsqu’il n’y a plus personne… Enfin je pourrai écrire un livre depuis tout ce temps et tout ce qui s’est passé jusqu’à aujourd’hui… eh oui, ma fille n’est pas majeure… donc….
    En tous cas bravo pour ton courage, et maintenant profites pleinement!!
    Des bisous!!!

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  2. Je te remercie d’écrire aussi bien… et d’en avoir la force, surtout.

    Je suis encore plus attristée de savoir que malheureusement je ne suis pas seule à avoir vécu ça…. et tes propos sont juste, il ne faut pas avoir peur du lendemain, la vie est belle et doit le rester.

    Bravo et merci.

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